L’histoire du bouddhisme
Introduction au Bouddhisme de Philippe Cornu, Jérôme Ducor, Éric Rommeluère et Dominique Trotignon.
-563 | Naissance de Bouddha |
Siddharta Gautama naît dans un bois sacré, à Lumbini, région actuellement située entre l’Inde et le Népal. A l’âge de 29 ans, découvrant la souffrance du peuple et la misère de la mort, il décide de quitter ses biens pour mener une vie ascétique. Six ans plus tard, choisissant la méditation, la voie du milieu entre jouissance et austérité, il parvient à l’Eveil. Il en tirera le titre de Bouddha et dispensera son enseignement. |
-525 | Le Sermon de Bénarès |
Bouddha prononce un discours, le premier Sûtra, devant ses cinq premiers disciples. Il souhaite ainsi leur faire partager les voies qui mènent à l’Éveil. Il dicte alors les Quatre Nobles Vérités sur lesquelles reposent les croyances bouddhiques : il s’agit de définir la souffrance, d’en déterminer la provenance, d’accepter que l’on puisse y mettre fin et de comprendre comment y parvenir. |
-483 | Mort de Bouddha |
Gautama, connu plus tard sous le nom de Bouddha, meurt à l’âge de quatre-vingt ans, au terme d’une vie d’ascète et d’errance. Le Bouddha n'a rien écrit lui-même, mais il énonça de très nombreux discours. Au moment de sa mort, son enseignement connaît déjà une grande popularité, et l'enterrement du Bouddha sera l'occasion d'un partage de reliques, contenues dans des stupas. |
-480 | Premier concile bouddhique |
Il aurait eu lieu à Rajagrha, peu après la mort du Bouddha. Il fut d'abord l'occasion de mettre par écrit le Tipitaka, vaste recueil de textes fondateurs. Les « trois corbeilles » sont les trois sections du tipitaka : Vinaya Pitaka (regroupe les règles monastiques), Sutta Pitaka (regroupe les discours attribués au Bouddha) et Abhidhamma Pitaka (somme importante de commentaires). Selon l'approche bouddhique, Ananda restitua de tête le Sutta pitaka, Upali énonça le Vinaya pitaka et Mahâkâshyapa restitua l'Abhidhamma. |
-367 | Deuxième concile bouddhique |
Les moines bouddhistes se réunirent à Vaisali pour un second concile. Ce rassemblement donna lieu à des confrontations entre les disciples sur la vie monastique et certains aspects de la doctrine, tels que la sainteté des individus ayant atteint l’Éveil. Le concile provoqua alors un schisme. La communauté bouddhique se sépara en deux tendances, celle des Mahasamghika, qui auraient adopté dix nouvelles réformes disciplinaires, et celle des Sthaviravadin, fidèles aux anciennes règles. Toutes les querelles donneront finalement naissance à une vingtaine d’écoles différentes. |
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Siddharta Gautama | Ananda récitant le Sutta Pitaka lors du 1er concile |
-249 | Troisième concile bouddhique |
Un troisième concile bouddhique se déroula à Pataliputra, sous l’impulsion du roi Asoka. Les disciples y abordèrent les thèmes de l’existence de l’âme, tentèrent de mettre au point une certaine orthodoxie du bouddhisme et lancèrent son expansion au-delà des frontières. |
-242 | Le bouddhisme se répand au Sri Lanka |
Fils du roi Asoka, Mahinda se rendit au Sri Lanka dans le but de répandre le bouddhisme. Son discours aurait alors convaincu le souverain des lieux. L’adoption du bouddhisme au Sri Lanka aurait alors mené à la construction du monastère Mahavihara, qui deviendra un grand centre de la doctrine Theravada. |
-144 | Débuts du Bouddhisme Mahayana |
Composition de la littérature de Prajñapâramitâ ou Perfection de la sagesse, expliquée par Nâgârjuna. C'est l'un des textes les plus importants du bouddhisme Mahayana. Il se compose de quarante Sûtra, dont le Sûtra du cœur et le Sûtra du diamant, et expose le principe de vacuité « Shunyata ». |
-29 | Quatrième concile bouddhique |
Un concile qui se serait tenu à Tambapanni, au Sri Lanka, convoqué par le roi Vattagamani, avec pour objectif de coucher le canon Tipitaka par écrit. Sous la direction de Maharakkhita, 500 moines transcrivirent les paroles du Bouddha sur des feuilles de palme. |
127 | Cinquième concile bouddhique |
Ce concile présidé par Vasumitra, aurait eu lieu au Cachemire sous le règne de Kanishka Ier. Il fut l’occasion d’une remise en ordre du canon mahayana accompagnée de la traduction en sanscrit des textes rédigés en gandhari. Il est parfois mentionné dans le courant theravada comme le « concile des moines hérétiques ». |
Prajñāpāramitā sous la forme d’une déesse. | Trisong Detsen |
430 | Le bouddhisme se diffuse en Asie du Sud Est |
Le bouddhisme pénètre en Birmanie, Thaïlande, Cambodge et en Indonésie, sous différentes formes. Les courants Vajrayana, Theravada et Mahayana se succèdent. Au Sri Lanka Buddhaghosa arriva afin de recueillir et de traduire des commentaires. Il rédigea le Visuddhimagga « La voie de la pureté », le plus reconnu des commentaires theravadin. |
520 | Le Chine découvre le Chan |
L'origine de la tradition chan, et de la lignée de ses maîtres remonte à un sermon du Bouddha Shākyamuni à ses disciples alors qu'ils étaient réunis sur le mont des Vautours, relaté dans le Sūtra Lankavatara. Bodhidharma serait le fondateur de la doctrine du chan « méditation silencieuse » en mandarin, mise au point au monastère de Shaolin, en Chine. |
552 | Le Japon va devenir Zen |
Le souverain de Paekche, un royaume de Corée, fait parvenir des sculptures et des textes bouddhiques au souverain du Yamato. Le bouddhisme va alors se répandre progressivement dans le pays. En 592, après des luttes d'influence avec le Shintō, le bouddhisme fut déclaré religion d'état. L'époque Kamakura (1185-1333) est celle de l'introduction du Zen en provenance de Chine à partir de deux écoles : le Rinzai par le moine Eisaï et le Sōtō par Dogen. |
747 | Padmasambhava répand le tantrisme au Tibet |
Le moine Padmasambhava introduit le bouddhisme tantrique au Tibet. Cette tendance bouddhique aussi nommée Vajrayana, est dérivée du tantrisme hindoue et du Mahayana. L'école des Bonnets rouges (nyingmapa) prendra le pas sur les traditions chamaniques bon-po, religion tibétaine de la lignée Bön. |
792 | Sixième concile bouddhique |
Ce concile est décrit comme un en face à face à proximité de Lhassa, au monastère de Samye, premier monastère bouddhiste au Tibet. Entouré de Padmasambhava, de Yeshe Tsogyal, épouse royale devenue parèdre (épouse mystique) de Padmasambhava, de Shantarakshita et de Vimalamitra, ainsi que de nombreux traducteurs dont Vairocana, Trisong Detsen, roi du Tibet, déclara le bouddhisme religion d’état du Tibet. |
Une représentation de Bodhidharma | La calligraphie « Enso » par Kanjuro Shibata |
1817 | Le Bouddhisme atteint l’Occident |
C’est dans les Recherches sur Buddou ou Bouddou, instituteur religieux de l’Asie orientale de Michel-Jean-François Ozeray, qu’apparaît le terme de « bouddhisme » en occident. Ce terme est une invention européenne : les Asiatiques parlent du dharma (sanscrit) ou dhamma (pâli) pour qualifier les enseignements et la loi du Bouddha. C'est avec la publication, en 1844, de l’ouvrage d’Eugène Burnouf, Introduction à l’histoire du buddhisme indien, que les Européens accèdent à une connaissance plus précise du phénomène. Ces travaux, ainsi que ceux d’autres pionniers des études bouddhistes, vont susciter en Europe un formidable engouement. |
1871 | Septième concile bouddhique |
Il se tint en Birmanie sous le règne du roi Mindon, et fut présidé par les Vénérables Mahathera Jagarabhivamsa, Narindabhidhaja et Mahathera Sumangalasami. Les 2400 participants récitèrent en cinq mois le Tipitaka, confirmant la version intégrale qui venait d’être gravée entre 1860 et 1868 sur 729 plaques de marbre. Ces plaques se trouvent dans autant de petits stûpas de la pagode royale Kuthodaw. |
1950 | Colonisation du Tibet par la Chine |
Avec l’envahissement du Tibet par la Chine et la fuite en Inde du Dalaï-Lama en 1959, une diaspora s’est formée et ainsi nous trouvons aujourd’hui dans nombre de pays des communautés bouddhistes. Les envahisseurs chinois détruisent complètement tout sauf une poignée de monastères et persécutent sévèrement les pratiquants bouddhistes. |
1954 | Huitième concile bouddhique |
Ce concile se déroula à Kaba Aye, Rangoon, sous le patronage du Premier ministre U Nu. Maha Passana Guha, une grotte artificielle évoquant la grotte Sattapanni, avait été aménagée à cet effet. Comme le précédent, le but était la vérification du Tipitaka, en partie sous forme de questions-réponses sur le dhamma, les premières posées par Maître Mahasi Sayadaw et les secondes offertes par Maître Bhadanta Vicittasarabhivamsa. |
1966 | World Buddhist Sangha Council |
A la suite d’une assemblée à Colombo, au Sri Lanka, cette ONG fut fondée. Elle a pour objectifs de développer les échanges des communautés religieuses et monastiques bouddhistes des différentes traditions dans le monde entier, et aider à la transmission du bouddhisme. |